La région de Bruxelles toujours plus exposée aux risques d'inondation

Imperméable à plus de 50% !

Plus de 50 % de la région de Bruxelles est aujourd’hui recouverte de surfaces imperméables (routes, bâtiments, parkings), d’après un rapport de Bruxelles Environnement. Cela signifie que l’eau de pluie ne peut plus s’infiltrer naturellement dans le sol, augmentant ainsi les risques d’inondations et de pollution, notamment en raison des ruissellements de surface qui emportent des polluants dans les rivières et les nappes phréatiques. Dans le Pentagone, la zone est imperméable à 93 %, et les quartiers de la première couronne avoisinent les 85 % de surfaces recouvertes, avec des taux de végétation très faibles. Même dans les quartiers plus extérieurs, de la deuxième couronne, l’imperméabilisation reste élevée, entre 60 et 85 %, exacerbant les problèmes de gestion des eaux pluviales et de biodiversité.

Une surface imperméable en constante augmentation

Depuis 1955, l’imperméabilisation a doublé, progressant de manière régulière depuis les années 1990. En réponse, la Région a lancé des initiatives telles que la végétalisation des toitures, les jardins de pluie et les pavés perméables, pour restaurer une gestion plus naturelle de l’eau et offrir de nouveaux espaces verts en ville. Toutefois, cette urbanisation croissante nécessite une collaboration accrue entre autorités communales et régionales, citoyens et organisations pour construire une ville plus résiliente face aux défis climatiques qui se profilent toujours plus concrètement.

Quelles seraient les conséquences d’une inondation majeure de la Région Bruxelles Capitale ?

Suite aux inondations catastrophiques de 2021 en régions de Liège et Luxembourg, de brillants météorologues ont développé des modèles mathématiques avancés pour anticiper au mieux les dégâts liés au dérèglement climatique. Car la question n’est plus de savoir si une telle catastrophe se reproduira, mais quand ! En fonction des modèles, cette nouvelle catastrophe annoncée pourrait survenir en 2027, 2030, 2034 ou 2066 ! Faites vos jeux, rien ne va plus !

Plus sérieusement, Expertises EAB s’est penché sur les conséquences potentielles qu’entrainerait une inondation majeure, telle que subie en juillet 2021 par nos concitoyens belges, et au-delà. Nous avons une pensée toute particulière pour les victimes du drame tout récent qui s’est produit à Valence de 29 octobre 2024 (voir Récit. Une tragédie que Valence et l’est de l’Espagne n’oublieront jamais – lien externe).

Des répercussions explosives !

Une inondation majeure à Bruxelles entrainerait des répercussions extraordinaires sur la vie des habitants, les infrastructures, l’économie, et l’environnement. En raison de l’urbanisation intense et de l’imperméabilisation des sols (plus de 50 % de la région), les eaux de pluie ne s’infiltrent plus efficacement, ce qui accroît le risque de dommages conséquents en cas de crue soudaine et d’inondation lors des fortes précipitations. Voici un aperçu des principales conséquences d’un tel événement.

Désorganisation des services publics et logistique

Les inondations peuvent également désorganiser les services publics, comme les transports en commun, les écoles, les hôpitaux, et les services d’urgence. Des routes impraticables et des infrastructures de transport endommagées compliqueraient la mobilité des habitants et l’intervention des secours. Les transports en commun, comme les tramways et les bus, risqueraient de se retrouver hors service dans les zones inondées, accentuant les difficultés pour les habitants de se déplacer et pour les secours de répondre rapidement aux urgences.

Conséquences sociales et sanitaires

Les inondations peuvent entraîner des conséquences psychologiques pour les habitants, qui subissent le stress et la perte de leurs biens, voire des blessures. Les conditions sanitaires se détériorent rapidement lors d’une inondation, avec des risques accrus de maladies d’origine hydrique, de prolifération de moisissures dans les bâtiments humides, et de dégradations des installations d’assainissement. La santé mentale et physique des sinistrés peut être gravement affectée, nécessitant des actions de soutien et d’accompagnement psychologique.

Souvenir de 2021 : un local de classe, préfabriqué, s’était déplacé sur plusieurs centaines de mètres à Liège.

Quelles différences avec 2021 ?

Les inondations de juillet 2021 en Belgique, qui ont principalement touché les régions de Liège et Luxembourg, et de potentielles inondations de même intensité en région bruxelloise diffèrent principalement au niveau des conséquences pour les infrastructures, les populations touchées et l’impact économique, en raison des spécificités propres à Bruxelles en tant que capitale densément peuplée et urbanisée.

3.  Services publics et logistique

• 2021 : Les services publics dans les régions affectées ont été perturbés, mais l’ampleur du réseau de transports publics et d’infrastructures vitales reste inférieure à celle de Bruxelles.
• Bruxelles : Une inondation majeure dans la capitale désorganiserait les transports en commun (trams, bus, métro) et les voies principales. Cela affecterait non seulement la mobilité des habitants, mais compliquerait également l’intervention des secours et l’accès aux hôpitaux et services essentiels. De plus, les tunnels bruxellois, les canalisations, et autres infrastructures souterraines sont particulièrement vulnérables en cas de crue, augmentant les risques de paralysie complète de la ville.

4. Pollution des eaux et impact environnemental

• 2021 : Les inondations en zone rurale ont entraîné des ruissellements polluants, mais les espaces verts et la capacité d’absorption des sols en milieu moins urbanisé ont permis une gestion partielle des eaux.
• Bruxelles : La forte imperméabilisation des sols bruxellois (plus de 50 % de surfaces imperméables) limiterait l’absorption naturelle des eaux, entraînant une accumulation rapide de l’eau et des inondations plus sévères. Les ruissellements emporteraient de nombreux polluants urbains (hydrocarbures, produits chimiques industriels) vers les nappes phréatiques et rivières environnantes, compromettant la qualité de l’eau potable et nuisant aux écosystèmes. La décontamination serait complexe et coûteuse, avec des impacts à long terme pour l’environnement et la biodiversité.

Que retenir des risque d’une inondation majeure en région de Bruxelles ?

Face aux effets dévastateurs que pourrait causer une inondation majeure dans la région bruxelloise, il devient essentiel pour les habitants, les autorités et les entreprises de mettre en place des mesures de prévention. La restauration de surfaces perméables, le renforcement des infrastructures de gestion des eaux et la sensibilisation de la population sont des actions cruciales pour limiter l’impact de tels événements. Les inondations représentent un risque réel pour Bruxelles, mais en prenant des précautions dès maintenant, la région pourrait mieux se préparer aux futures crises climatiques et protéger ses habitants et son environnement.

Observons également qu’une inondation de l’ampleur de celle de 2021 appliquée à la région de Bruxelles serait nettement plus dévastatrice en raison de la densité de population, de l’importance des infrastructures stratégiques et des risques accrus de pollution et de perturbation sociale et économique. Les spécificités urbaines de Bruxelles, couplées à une forte imperméabilisation, rendent la capitale particulièrement vulnérable et exigent une préparation et une résilience accrues pour limiter les conséquences d’une potentielle catastrophe climatique.

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